La compagnie hétéroclite du Duc de Sobernau acheva finalement l’exploration du vaste sous-bassement de la tour maudite. Epuisés, blessés, endeuillés, couverts de viscères et puants la mort… mais victorieux !
Leur périple fut long et terrible, leur fardeau, lourd et malsain. Mais toujours, encore, sans relâche, les envoyés du Dieu de la masse d’armes les guidèrent par leur lumière et leur foi.

Dans la salle géante où le sol était si profond qu’on ne le distinguait pas, un piton rocheux montait de terre pour offrir une partie de la clé requise pour ouvrir le cœur du donjon. Le bruit assourdissant qui montait avait quelque chose d’effrayant et pourtant de vaguement familier.

Plus rapide que les autres, leur compagnon demi-elfe s’envola vers la mort sans que personne ne pût l’arrêter. Sans que personne ne puisse même deviner et donc prévenir son funeste destin. Seldlon, le guerrier mage, arrivait aux abords du doigt de pierre qui montait des ténèbres quand il fut attaqué par une demi-douzaine de spectres. Ne pouvant intervenir par des sorts puissants au risque de détruire la clé, les compagnons d’armes du demi-elfe virent les non-morts lacérer la peau bleue, lui arrachant des cris d’une douleur infinie alors que déjà son véritable esprit avait été dérobé des heures auparavant.
Le corps inerte chuta vertigineusement dans le noir qui, sous l’effet d’une boule de lumière divine, apparut à tous comme une des visions les plus horrifiques de leur existence.

Là, dans une salle aux dimensions titanesques, se serraient des centaines, des milliers de squelettes et autres zombies, prêts à déchirer, éventrer, dévorer toute être vivant tombé entre leur griffes. La dépouille du malheureux s’écrasa violemment et disparut immédiatement à la vue des aventuriers, digérée par la masse grouillante de non-vie.
 

Même pour des champions de St Cuthbert comme les frères d’Arlac, renforcés de leurs compagnons d’aventures, il était impossible d’annihiler une telle armée de morts vivants. Ils durent ruser pour obtenir la clé, en volant à leur tour. Dans les airs, ils firent jeu égal avec les fantômes et purent après un combat héroïque récupérer la pénultième partie de clé.

Arrivés de l’autre côté de la vaste caverne, ils poursuivirent leur exploration, non sans avoir effectué une prière pour leur valeureux compagnon, tombé au champ d’honneur.

Après maints péripéties et différents combats mineurs, ils parvinrent finalement à trouver la dernière partie de la clé draconique, guidé efficacement par Lamdak, le demi-orque aussi doué pour découper au cimeterre un gobelours en deux que pour trouver des pièges ou prévenir des dangers.

Quand les quatre pièces s’assemblèrent sous les doigts agiles et perspicaces de Taldor, le vénérable elfe, le Mage blanc, la clé faite de platine se mît à irradier une lumière rougeâtre, puis vive pour finir par être écarlate, projetant ombres inquiétantes et silhouettes difformes sur les murs les entourant…

Soudain, deux pulsations géantes, gigantesques firent raisonner les murs et les leurs poitrines. Un son lourd, puissant, oppressant alors même qu’il avait déjà disparu… La menace n’était plus voilée, autant guide que promesse d’un affrontement dantesque, le cœur de l’édifice maudit les appelait à venir le défier,  l’affronter, à venir le terrasser… ou à périr !

La maginifque lionne blanche rugit un avetiseement que tous comprirent. Son mentor, Ragan, lui caressa l'échiné et le fauve se calma immédiatement. Le druide était mutique depuis de longues heures déjà, ses compagnons savaient que cette aventure sousterraine était un supplice pour ce serviteur de Mère Nature, habitué à la forêt des Ronces. A la surprise de ses compagnons, le Lieutenant de la garde ducale prit alors la parole, d’une voix calme et posée : « Compagnons, nous voici arrivés au terme de notre mission. Bientôt nous affronterons notre ennemi, mais avant tout notre destin. Que Yenzallah vous guide et vous protège. Je suis fier d’avoir combattu à vos côtés et je jure sur mon acier de trancher la tête de ce salopar.d de fils de put.e !!

Les paroles rares de Valérios eurent l’effet d’un vent de fraîcheur, printanier et revigorant. La compagnie était prête à en découdre !

To be continued...